Le paludisme est une maladie parasitaire qui contribue aux taux de mortalité infantile et maternelle élevés en Afrique Sub-Saharienne. Les femmes enceintes ainsi que les enfants de moins de 5 ans, sont les plus gravement touchés par cette infection. Le paludisme chez la femme enceinte est un véritable fléau meurtrier. Le contrôle et la gestion des cas au cours de la grossesse est essentiel pour la lutte. La grossesse provoque un affaiblissement du système immunitaire chez la femme en réduisant la résistance au parasite responsable du paludisme, ce qui accroît le risque de mortalité pour la mère et le fœtus. Il entraîne aussi des multiples conséquences telles que l’anémie, faible poids de naissance du nouveau-né, des avortements ou encore les fausses-couches.
Au cours de la grossesse les femmes enceintes suivent les consultations prénatales (CPN). Elles sont un bon moyen pour déceler le plus rapidement l’infection chez la mère et ne doivent en aucun cas être négligées. Une protection contre ce fléau est indispensable pour la femme enceinte. Chaque femme doit suivre au minimum 4 fois des soins prénatals afin d’être examiner et suivre un traitement préventif intermittent (TPI).
Le traitement préventif intermittent du paludisme (TPI) consiste en un protocole thérapeutique complet d'antipaludiques appelé sulfadoxine-pyréthamine administrés aux femmes enceintes, qui permet de réduire les épisodes de paludisme chez la mère. Les femmes enceintes reçoivent au moins deux doses de traitement préventif avec un antipaludique efficace lors des consultations prénatales régulières. Le TPI pour chaque femme en état de grossesse permet de lutter contre l’infection et préserver la mère et l’enfant.
La prévention pour la femme enceinte inclut aussi l’utilisation régulière de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (MILD). Cette précaution a un effet bénéfique sur leur santé, ainsi que sur celle du fœtus et du nouveau-né. Les moustiquaires à imprégnation durable sont conçues pour éliminer efficacement les moustiques porteurs du parasite du paludisme pendant au moins trois ans. Dormir sous la MILD est indispensable pour la femme enceinte.
SANRU ASBL (soins de santé primaires en milieu rural) est le principal récipiendaire du Fonds Mondial dans la lutte contre le paludisme et intervient dans 322 zones de santé sur les 515 (soit 16 sur 26 provinces) que compte la République Démocratique du Congo. Elle contribue à la réduction de la morbi-mortalité dû au paludisme en intervenant dans la prévention et le traitement du paludisme; la sensibilisation des communautés et des ménages à la prévention et à la prise en charge du paludisme. SANRU fournit aux centres de santé, aux maternités et aux hôpitaux des moustiquaires imprégnées d’insecticide à distribuer aux femmes enceintes uniquement dans la routine, des médicaments pour le traitement préventif de ces femmes, des intrants pour le test du paludisme et des médicaments contre cette maladie.
En 2017, SANRU a rendu disponible à près de 5 660 formations sanitaires 3 109 077 MIILD, 14 326 717 kits de test de dépistage rapide (TDR), 9 943 164 doses d’Artesunate et 2 605 023 ampoules d’Artésunate injectables.
À travers SANRU, environ 1 632 973 femmes enceintes ont bénéficié des MILD et 1 320 332 Femmes enceintes de la prise en charge pour la prévention contre le paludisme.
Les femmes doivent donc s’encourager mutuellement à utiliser la moustiquaire imprégnée et surtout à suivre régulièrement la consultation prénatale pour se prévenir contre ce fléau.